La Chambre des représentants vient d'approuver à la majorité (227 contre 203) une loi supprimant l'obligation de vaccination Covid19 pour le personnel de santé dans certains établissements médicaux. La loi concerne plus de 10 millions de médecins et de travailleurs de la santé travaillant dans plus de 76 000 établissements médicaux à travers le pays.
Le projet de loi a été introduit par les Républicains qui détiennent actuellement la majorité à la Chambre des représentants. Bizarrement mais pas autant que ça, sept démocrates ont fait fi des opinions de leur parti, se sont ralliés au projet de loi et ont voté en sa faveur.
Le projet de loi a été débattu et voté à la Chambre des représentants le lendemain de l'annonce par le président Biden de l'abrogation de l'état d'urgence aux États-Unis concernant le Covid19 le 11 mai 2023 et également le lendemain de la déclaration du directeur général de l'OMS, Tedros, selon laquelle le Covid19 resterait une urgence dans le monde entier.
Les Américains sont clairement pas d'accord. Avec la loi actuelle, le personnel de santé est libre de décider de se faire vacciner ou non. Auparavant, ls devaient être entièrement vaccinés ou au moins avoir administré la première dose dans tous les établissements médicaux financés par le gouvernement fédéral par le biais de Medicare ou Medicaid, Ceux et celles qui ne s'y conformaient pas étaient renvoyés.
La loi doit être considérée comme une mesure de rattrapage visant à rectifier la situation dramatique du secteur des soins de santé.
Après l'introduction de l'obligation de vaccination sous la menace d'un licenciement, de nombreux médecins, infirmières et travailleurs de la santé ont choisi la voie de la sécurité et se sont résignés eux-mêmes, un phénomène que nous avons d'ailleurs également observé en Europe. D'autres personnes refusant les vaccins ont été licenciées.
En raison de l'exode massif, le secteur des soins de santé est confronté depuis un certain temps à de graves pénuries de personnel, ce qui est également le cas en Europe. Ces pénuries ont des conséquences dramatiques sur la capacité à prendre en charge les patients de manière adéquate.
L'auteur du projet de loi, le républicain Michael Burgess, fait valoir que la décision de se faire vacciner ou non est une affaire entre le patient et son médecin, que le gouvernement fédéral ne devrait pas s'en mêler et que la vaccination ne devrait certainement pas être exigée comme condition d'emploi.
La loi ne se limite pas aux vaccins Covid19 mais offre la même liberté dans le cadre de toute menace sanitaire future. Dans les établissements médicaux financés par l'État, il n'y a pas d'autres obligations en matière de vaccins. La loi laisse toutefois la possibilité aux hôpitaux non financés par le gouvernement, aux institutions privées et aux centres de soins résidentiels de fixer leurs propres règles. Les médecins, les infirmières et les professionnels de la santé décident librement d'accepter ou non ces règles.
Les démocrates ont toujours la majorité au Sénat et le président Biden dispose en outre d'un droit de veto contre cette loi, mais le vote de la Chambre envoie un signal symbolique fort de l'opposition des républicains aux règles Covid19 introduites par l'administration Biden. Ces règles ont d'ailleurs fait l'objet d'une multitude de procédures judiciaires, qui ont finalement conduit la Cour suprême des États-Unis à décider, fin 2022, de maintenir l'obligation de vaccination pour le secteur des soins de santé. Cette loi met désormais un terme à cette situation.
Il est très douteux que le président Biden et son administration aient le courage d'opposer leur veto à la loi actuelle, d'autant plus qu'un grand nombre d'études sont publiées sur les effets secondaires graves du vaccin et que la base de données Vaers regorge également d'effets secondaires enregistrés, dont beaucoup ont eu une issue fatale, pour lesquels l'administration Biden pourrait être tenue responsable.
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